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projet

SABOT 07

« Toute intervention présuppose une destruction, détruis avec conscience. » Luigi Snozzi

 

 

Constuire rapidement une piscine et un « pool-house » sur une terrasse désignée par le maître d’ouvrage. Un maçon perspicace, convoqué préalablement, lui avait dit : « ici c’est délicat : il faut prendre un architecte ».

 

Dire oui d’abord parce que c’est beau : les terrasses et les murs de pierre sont fatigués mais magnifiques, parce que la structure du lieu est limpide. Les hommes qui ont construit ces terrasses ont su bâtir de belles lignes droites dans cette combe humide. Le maître d’ouvrage jugea les deux premiers projets « trop modernes, trop construits »… Le troisième fut accepté.

 

La destruction d’une excroissance récente de la grange libéra une nouvelle terrasse en créant une sorte de chemin de ronde.

Cette terrasse exigeait de l’intimité : le grand mur de soutènement rehaussé, prolongé et plié vers l’espace de la grande terrasse devint le fond de cette composition, protégeant ainsi des vents dominants le bassin et les plages de pierre.

Ainsi chaque objet, singulier de fait, fut projeté selon sa capacité à tenir, à glisser…dans cette « nature morte ».

 

L’unique « contenant » (16m²) de cette composition abrite le local technique, une cuisine, une cabine, un W.C. : il ne peut ni se cacher (trop gros) ni toucher les murs-poids (question de tact) et ici, c’est entendu, rien ne doit être soulevé. Les 3 murs du pool-house se dressent, pressés. Ils ne sont plus que leur géométrie, leur matière assumée et les traces voilées de leur mise en œuvre.

 

L’ombrière, tendue, donne la fraîcheur requise. Franchir sans montrer les efforts : trois murs reçoivent trois poutres selon la faible portée que le bois permet, sans vriller.

 

La vigne, nous sommes à Cahors, en poussant sur une modeste treille, formera vers l’aval un écran nécessaire en couvrant le chemin de ronde.

 

Le bassin enfin offre au ciel son miroir mesuré ? Le grand mur se dédouble. Le soleil…

 

 

« Le soleil se lève… le soleil se lève à nouveau » Le Corbusier

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